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 Vivre dans la crainte est-il vraiment vivre ?

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Hana Morgan
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MessageSujet: Vivre dans la crainte est-il vraiment vivre ?   Vivre dans la crainte est-il vraiment vivre ? EmptyMar 6 Aoû - 16:08

Une secousse réveilla Hana, qui sursauta. Elle ouvrit brusquement les yeux, paniquée : son sommeil avait été violemment interrompu et pendant un court moment elle fut complètement désorientée. Ou se trouvait-elle ? Une voiture. Une petite voiture branlante et cabossée, bientôt bonne pour la casse, roulant sur une petite route en terre au relief plus aventureux que celui d'un parcours de motocross. D'autres secousses plus violentes vinrent confirmer ce dernier fait, et Hana était étonnée de constater que cette voiture survivait a tant de trous et de nids de poule. L'eurasienne fut également surprise d'avoir réussi à s'endormir, et plus encore de ne pas avoir cauchemardé. En général, le sommeil la fuyait, sinon il demeurait très court et agité. La faute à son "don".


 Ah oui. Elle avait fait de l'autostop, et au bout de trois heures une automobiliste s'était finalement arrêtée. La jeune fille tourna la tête vers la conductrice. C'était une femme d'une cinquantaine d'années, largement en surpoids, maquillée comme un camion volé afin de dissimuler - sans grand succès - ses rides prononcées. Sentant un regard peser sur elle, cette dernière se retourna et décocha un grand sourire a Hana, qui grimaça timidement en réponse. Elle se sentait mal à l'aise dans cet habitacle étroit et trop humide, seule avec une inconnue ; elle étouffait. La femme lui jeta un autre coup d'œil et, toujours souriante, lui baragouina quelques mots qu'elle ne comprit absolument pas. Ne parlant pas le russe et ne sachant pas trop comment réagir, l'eurasienne se contenta de hocher la tête. Par bonheur, la conductrice sembla trouver cette réponse suffisante et ne lui porta plus d'attention. Elle alluma plutôt la radio de sa voiture, qui crachota quelques instants avant de vomir une atroce musique dont les sonorités pittoresques se perdaient dans les grésillements de la machine.


 Ne pas se déconcentrer. Que faisait-elle là, déjà ? Hana perdit quelques minutes à faire le tri entre ses souvenirs et les souvenirs "parasites" (comme elle se plaisait à les surnommer) avant de finalement se rappeler. Elle venait de passer quelques jours à faire de l'autostop de village en village afin de se rendre a Saratov, évitant les grandes agglomérations pour ne pas se faire repérer. Cela devenait de plus en plus difficile d'entrer et sortir des grandes villes incognito : un nouveau système de reconnaissance faciale nommé "Facebook” avait été récemment approuvé par les Autorités, et se mettait progressivement en place dans les métropoles. Lorsque ce système analyse un visage pour la première fois, il l'enregistre directement dans la base de données de l'Armée. Inutile de dire que pour une Anormale s'efforçant de passer inaperçue, avoir son visage fiché par les Militaires n'était pas une option très agréable à envisager.


 La jeune fille se trouvait actuellement quelque part entre la petite ville de Penza et Saratov, sa destination finale. Ces dernières semaines, une dizaine d'automobilistes l'avaient prise en autostop. Maintenant qu'elle y pensait, elle avait de la chance de n'être pas tombée sur des violeurs et/ou des psychopathes. Elle évitait avec paranoïa les Militaires, au point d'en oublier qu'il existait d'autres menaces, parfois plus dangereuses que l'Armée elle-même.


 D'après ses informations, le système Facebook n'était pas encore parvenu a Saratov, et n'y serait pas avant plusieurs mois. Hana avait donc une large marge de répit. Saratov l'intéressait beaucoup, au point qu'elle l'avait choisi pour prochaine escale. C'était le centre universitaire du pays, et de ce fait plus de la majorité de la population avait entre 16 et 25 ans : l'endroit idéal pour une jeune fille de 18 ans cherchant à rester inaperçue. De plus, elle n'avait presque plus d'argent, et une grande ville étudiante ou l'anglais était la deuxième langue la plus parlée regorgeait d'offres de petits boulots. Elle n'aurait qu'à postuler quelque part, louer une petite chambre étudiante, et pourrait ainsi reconstituer ses économies. Certes, elle était officiellement japonaise et sa présence en Russie n'était pas le choix le plus sur, mais elle y serait toujours plus en sécurité qu'en France ou en Allemagne. Et puis, il y a deux ans elle s'était procurée des papiers américains en toute légalité, grâce à une vieille connaissance de son père.


 L'eurasienne avait réfléchi pendant longtemps, au point de ne pas voir le temps passer. Elle revint à la réalité quand une secousse plus violente que les autres chamboula le véhicule, qui émit un grincement inquiétant et faillit sortir de la route. Elle leva la tête et aperçût les gratte-ciel de Saratov apparaitre derrière la ligne d'horizon. Elle se rapprochait rapidement de la ville et, bientôt, Saratov apparut dans toute son immensité : d'immenses tours de verres et d'acier formant des cités universitaires, aux hauteurs baignant dans des nuages gris et sales, des panneaux lumineux de publicité, de nombreux bruits de klaxons...


 Hana sortit de la vieille voiture après avoir donné à la conductrice son écharpe en velours - en cette période, rares étaient les âmes généreuses qui prenaient des autostoppeurs sans rien attendre en échange. La femme la salua en russe, puis continua son trajet en empruntant un petit chemin qui contournait la ville. La jeune fille resta debout devant les immenses portes de Saratov, se remémorant les consignes de sécurité qu'elle s'était fixée depuis des années : ne jamais regarder personne dans les yeux, rester calme et discrète en toutes circonstances, éviter les crises, ne pas avoir l'air bizarre ou suspect, rester loin des embrouilles. Puis, aspirant une grande goulée d'air, elle arrangea la sangle de son sac sur son épaule et se dirigea d'un pas ferme vers les portes de Saratov.

------------------

 Hana soupira en rangeant ses draps fraichement achetés dans sa petite armoire. Apres un ou deux jours de pérégrinations, elle s'était finalement dégotée un petit deux-pièces dans une résidence universitaire. La jeune fille avait eu du mal : il y avait énormément d'étudiants pour pas tellement de places, et la concurrence était rude pour se trouver un foyer. Elle avait même du s'inscrire a l'université la plus proche pour que le propriétaire accepte sa demande de logement. Mais l'eurasienne n'avait pas du tout l'intention d'assister a ces cours ; elle ne savait même pas ce qui y était enseigné, elle s'était inscrite en ligne et avait ensuite reçu un flyer vantant les programmes de l'université par e-mail. Elle n'y avait même pas jeté un coup d'œil.
 A vrai dire, Hana n'avait ni l'envie ni l'énergie de reprendre ses études. Elle avait abandonné le Japon et sa scolarité avant même d'avoir terminé le collège. Elle était débrouillarde et intelligente, et c'était largement suffisant pour avoir des petits boulots assez lucratifs. D'ailleurs, il fallait qu'elle se mette en quête d'un job sans tarder. L'eurasienne ramassa ses clefs, enfila une veste et sortit de son nouveau chez elle.


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Anastasia Irina Alekseïe
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MessageSujet: Re: Vivre dans la crainte est-il vraiment vivre ?   Vivre dans la crainte est-il vraiment vivre ? EmptyMar 13 Aoû - 7:12

« Une journée comme une autre. »

Vive les jours de repos. C'était ce que tout étudiant étant en droit de se dire lorsqu'il passait cinq à six jours par semaine à suivre des cours à l'université, préparer des dossiers, faire plusieurs recherches, rédiger différents textes et potasser ses lacunes afin de parfaire ses connaissances. L'air de rien, un étudiant sérieux et appliqué travaillait autant voir plus qu'un employé dans une boite quelconque, occupant un poste routinier sans trop grandes difficultés. Anastasia était une de ces jeunes femmes sérieuses, appliquées et réservées qui hante d'ordinaire les salles de cours et les bibliothèques, son ordinateur portable en bandoulière et ses cahiers, notes et livres dans les bras, les cheveux noués en un chignon fait à la hâte qui ne mettait pas en valeur sa beauté ni sa grâce. Par chance, aujourd'hui était un jour de repos. Les cours prévus étaient des rattrapages pour ceux qui avaient loupés ceux ayant eut lieu le mois passé et la jeune femme aux cheveux blonds en avait profité pour se lever tôt. Un grand ménage s'imposait, comme toujours lorsqu'elle n'était pas en cours. Elle avait ouvert ses volets ainsi que sa fenêtre, respirant l'air pur du levé du jour avant de se mettre au travail. Matinale, il ne lui avait pas fallu plus d'une heure pour tout ranger et nettoyer, aérer et lessiver, sortant le linge de la mini machine qu'elle avait réussit à avoir pour son petit deux pièces et l'étendant près de la fenêtre qui dominait le cinquième étage de son immeuble. Ce n'est qu'une fois satisfaite qu'elle avait décidée de prendre son sac en bandoulière et son cabas, direction le petit marché d'à côté ainsi que le magasin non loin de là qui faisait des prix avantageux. Bien sûr il fallait marcher une vingtaine de minutes, mais la journée ensoleillée était si belle et les températures si agréables que la jeune femme n'avait pas hésité un seul instant.

Ce fut le retour qui s'avéra plus compliqué. Anastasia avait du faire ses grosses courses, les placards et le frigo étant vides, si bien qu'elle se retrouvait avec un bras occupé à tirer le cabas et l'autre chargé de plusieurs paquets en papier kraft, vous savez ce vieux papier marron qui se déchire si facilement. Malgré les difficultés, notre protagoniste faisait preuve d'aisance pour esquiver les passants peu précautionneux, parvenant à atteindre bon gré mal gré son immeuble dont elle parvint à ouvrir la porte avec maestria. Se présentaient désormais devant elle les marches devant la mener jusqu'au cinquième étage et au seuil de son appartement. Elle avait compris pourquoi le prix était si peu élevé quand elle avait vu le numéro de l'étage sans ascenseur et, bien qu'elle ne soit pas du genre à rechigner pour un peu d'exercice, il fallait reconnaitre que lorsque la jeune femme rentrait avec de grosses courses, la montée était plus que laborieuse. Anastasia prit donc une grande inspiration, s'encouragea mentalement et commença son ascension, lentement, tirant le cabas tout en évitant que les paquets ne se renversent, parvenant plutôt bien à conserver un équilibre général à l'ensemble ne demandant qu'à flancher... Mais hélas toute la bonne volonté du monde ne peut rien contre un accident si vite arrivé. Alors même qu'elle entendait des bruits de pas provenant d'un locataire qui descendait les marches en sens inverse, l'un de ses sacs se déchira sous le poids des courses et le temps passé à avoir été malmené durant le transport laborieux, répandant les paquets ainsi que les fruits qui roulèrent au pallier inférieure. Un bref cri de protestation échappa à la jeune femme qui soupira fortement, dépitée.
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MessageSujet: Re: Vivre dans la crainte est-il vraiment vivre ?   Vivre dans la crainte est-il vraiment vivre ? EmptyMer 21 Aoû - 15:08

Hana dévalait les escaliers à vive allure lorsqu’elle entendit un bruit de déchirement, suivi d’un petit cri. Moins d’une seconde plus tard elle failli percuter une femme blonde plantée au milieu des escaliers. L’eurasienne freina à la dernière seconde et s’agrippa à la rambarde pour ne pas tomber sur l’inconnue. Mais elle glissa sur un fruit – pourquoi diable y avait-il des fruits partout dans l’escalier ? – et sa tentative de retrouver l’équilibre échoua lamentablement. Elle s’effondra donc sur la blonde, et les deux chutèrent d’au moins 3 ou 4 marches, s’affalant au milieu de courses éparpillées sur le sol et de morceaux de papier kraft déchirés.

 La chute avait été plutôt dure, et Hana était sûre d’avoir des bleus plus tard. Elle se mit en position assise avec quelques difficultés et ramassa son bonnet parmi les bouteilles de lait et autres aliments toujours disséminés dans l’escalier. A côté d’elle, l’inconnue se relevait également. Elle semblait jeune, ses cheveux blonds étaient en bataille, et elle avait de beaux yeux bleus. Hana détourna rapidement les siens avant de croiser son regard : elle n’avait pas du tout envie de capter les souvenirs de cette fille et d’avoir une autre crise. L’eurasienne contempla le désordre autour d’elles : des courses partout, certains fruits écrasés, des bouteilles cassées ou percées, des boites dont la moitié du contenu était répandu sur les marches... Il fallait nettoyer ça au plus vite, sinon le proprio risquait de vraiment s’énerver. L’inconnue semblait penser la même chose, puisqu’elle arborait une expression découragée, voire désespérée. Hana décida de l’aider : elle avait l’air gentille, elle ne ressemblait pas à une Militaire. Et puis, elle était apparemment locataire dans cet immeuble, et un peu de gentillesse entre voisins ne serait pas du luxe.

« - Hmm... tu veux un coup de main pour ramasser tout ça ? »


HRP :
Spoiler:


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MessageSujet: Re: Vivre dans la crainte est-il vraiment vivre ?   Vivre dans la crainte est-il vraiment vivre ? EmptyJeu 22 Aoû - 7:29

« Incident dans l'escalier. »

Seul un sac avait cédé et à la rigueur cela aurait pu ne pas être grave, si la personne qui descendait les escaliers n'avait pas été du genre à courir comme une dératée sans se soucier du risque de percuter quelqu'un d'autre. Anastasia vit une femme arriver à toute blinde et tenter de freiner, manquer d'y parvenir, puis finalement échouer en dérapant sur un des fruits répandus sur les marches. Elle la tomba dessus et ce n'était pas avec le reste de ses paquets dans les bras que la pauvre étudiante allait pouvoir la rattraper et la retenir, si bien qu'elles dégringolèrent de concert jusqu'en bas des escaliers du pallier, les paquets finissant éventrés, répandant les bouteilles en plastique dont fort heureusement aucune ne pu ainsi se briser. En revanche une brique de lait finit esquintée et dégoulinante de son nectar, un paquet de céréales avait amortit la chute en plus de quelques fruits, si bien que malgré l'absence de casse chez elle, Anastasia allait être bonne pour retourner faire des courses afin de compléter ce qui allait devoir être jeté. La jeune femme aux cheveux blonds se releva lentement et avec précautions, elle aurait certainement des bleus d'ici la fin de journée. Voyant le désordre catastrophique qui régnait, elle soupira de dépit, avant d'entendre la responsable lui demander si elle voulait de l'aide. Et comment qu'elle avait intérêt de l'aider !

- Oui je veux bien. Et si vous pouviez aussi me rembourser ce que vous avez cassé et que je vais devoir retourner acheter, ce serait encore mieux.

Bien sûr Anastasia était timide et avait dit cela d'un ton très posé et très doux, comme si elle n'était pas du genre à s'énerver aussi parfois, comme si présentement elle n'avait pas envie de hausser la voix pour protester contre la maladresse de cette inconnue qui n'était même pas capable de descendre les escaliers comme tout le monde, sans courir, pour éviter ainsi ce genre d'incident. Elle commença à rassembler ce qui n'avait pas été abimé ni esquinté, découvrant qu'un des sacs en papier kraft avait survécu à la chute et un deuxième à peu près également, ce qui lui permit de ranger un peu.

- Vous êtes nouvelle dans l'immeuble ? Il est interdit de courir normalement.
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MessageSujet: Re: Vivre dans la crainte est-il vraiment vivre ?   Vivre dans la crainte est-il vraiment vivre ? EmptyJeu 22 Aoû - 18:14

«   - Oui je veux bien. Et si vous pouviez aussi me rembourser ce que vous avez cassé et que je vais devoir retourner acheter, ce serait encore mieux. »

 Hana haussa le sourcil en entendant cela. Certes, son interlocutrice avait prononcé cette phrase d’un ton très calme, mais elle ne plaisantait pas et les mots étaient suffisants pour exprimer son agacement. La jeune fille en fut un peu vexée : l’inconnue sous-entendait qu’elle était responsable de l’incident, or le tort était partagé. Elle n’aurait effectivement pas du courir dans les escaliers, c’était dangereux ; mais la blonde avait renversé une partie de ses courses avant son arrivée, ce qui techniquement était la véritable cause de leur chute. Hana jeta d’ailleurs un regard peu amène au fruit qui l’avait fait tomber. Et puis, quelle idée de transporter toute seule autant de paquets !
 Cela étant dit, Hana ne répondit pas à la petite pique. Elle était un peu énervée, mais étant bien élevée et sachant qu’elle avait une part de responsabilité, elle se contenta de regarder l’inconnue commencer à ramasser ses paquets.

« - Vous êtes nouvelle dans l'immeuble ? Il est interdit de courir normalement. »

 Oui bon. Le règlement de l’immeuble était écrit en russe, langue qu’elle ne maitrisait absolument pas.

« - Oui, j’ai emménagé il y a moins de 24 heures. Désolée pour vos courses, mais j’étais un peu pressée. A vrai dire j’espérais trouver un job avant la fin de la journée. Mais bon, maintenant que nous sommes la... »

 Sans rien ajouter de plus – l’eurasienne n’était pas de nature très loquace – elle se pencha et aida la femme à ramasser ses courses. Au bout de quinze minutes d’effort elles avaient tout rassemblé, jeté les produits irrécupérables dans la poubelle du palier, et nettoyé avec des mouchoirs les quelques taches sur les marches. Hana se redressa et soupira, avant de jeter un regard furtif à son interlocutrice.

« - Au fait, je m’appelle Hana. »

 Elle espérait que l’inconnue se contenterait de se présenter à son tour, et qu’elle pourrait ensuite sortir chercher du boulot. Dans un coin de sa tête elle se dit qu’elle devrait peut-être accompagner la blonde refaire ses courses, ou l’aider à porter ses achats jusqu’à son appartement. Mais elle en avait un peu marre de toujours rester polie, pourquoi ne pas être égoïste et ignorer les problèmes des autres, pour une fois ?
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MessageSujet: Re: Vivre dans la crainte est-il vraiment vivre ?   Vivre dans la crainte est-il vraiment vivre ? EmptyMar 27 Aoû - 8:17

« Début de rencontre »

Une gamine, voilà ce que Anastasia avait face à elle, une jeune femme visiblement pas encore tout à fait mature pour son âge apparent qu'on devinait guère très élevé, cependant elle semblait l'être assez pour s'excuser et expliquer la raison de sa course dans les escaliers, raison que son interlocutrice comprenait bien, quoique courir ici plutôt qu'une fois dehors ne soit pas la meilleure idée qui soit. La femme eut la satisfaction de la voir s'accroupir pour l'aider à ramasser les courses qui étaient tombées au sol, car si au début seuls des fruits avaient roulés à terre, cette fois c'était tout un assortiment de différents aliments et condiments, de quoi faire soupirer Anastasia qui s'imaginait déjà forcée de remonter de nouveau ces maudits escaliers jusqu'en haut lorsqu'elle aura racheté ce qui avait été abimé et rendu immangeable. Le nettoyage leur prit une bonne quinzaine de minutes, l'air de rien c'était assez éprouvant de si bon matin et il y avait beaucoup de choses à jeter aussi. Une fois fait, l'inconnue se présenta et Anastasia vint lui serrer la main, replaçant une mèche blonde qui avait glissé devant son visage.

- Et moi Anastasia, ravie de faire votre connaissance, même si c'est de cette façon-là... Si ça ne vous ennuie pas, j'aimerais que vous m'aidiez à porter mes courses jusqu'en haut, les sacs sont en partie éventrés et je doute d'y arriver seule maintenant. Je vous offre un café en échange et quelques bonnes adresses pour trouver du travail, là où ça recrute le plus.

L'avantage d'étudier dans une telle ville, c'était très certainement de connaitre toutes les petites annonces et de faire ses petits repérages à chaque sortie. Rien que là où elle avait fait ses courses, ils cherchaient à pourvoir un poste de mise en rayon et de nettoyage du sol, rien de glorieux ni de palpitant, mais ça payait convenablement et c'était tout ce qui importait.

- Vous arrivez de loin ?
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MessageSujet: Re: Vivre dans la crainte est-il vraiment vivre ?   Vivre dans la crainte est-il vraiment vivre ? EmptyMer 28 Aoû - 21:50

« - Et moi Anastasia, ravie de faire votre connaissance, même si c'est de cette façon-là... Si ça ne vous ennuie pas, j'aimerais que vous m'aidiez à porter mes courses jusqu'en haut, les sacs sont en partie éventrés et je doute d'y arriver seule maintenant. Je vous offre un café en échange et quelques bonnes adresses pour trouver du travail, là où ça recrute le plus. »

 L’eurasienne n’eut pas besoin de réfléchir à deux fois avant de serrer la main de son interlocutrice : la proposition qu’elle venait de lui faire sonnait comme une douce musique à ses oreilles. Elle n’aurait plus besoin de passer des journées entières perdue dans une ville inconnue, à écumer chaque bâtiment dans l’espoir de décrocher un job. Un grand sourire fleurit sur les lèvres de Hana, qui ramassa une partie des sacs tandis que la dénommée Anastasia faisait de même. Tout compte fait, cette journée commençait plutôt bien. Hana se sentit même heureuse que l’accident soit arrivé : sans cela, elle serait encore en train d’errer dans Saratov.

 Elles commençaient à monter les marches quand Anastasia posa une question :

« - Vous arrivez de loin ? »

 Le sourire de l’eurasienne disparut aussitôt. Elle n’aimait pas répondre aux questions : chaque information lâchée était une nouvelle piste que les Militaires pouvaient emprunter pour remonter jusqu’à elle. Il ne fallait faire confiance à personne. Et elle n’avait pas du tout, mais alors pas du tout envie d’entrer dans la ligne de mire du Gouvernement. De finir comme son père. Derrière son expression impassible, elle sentit une boule se former dans sa gorge à cette dernière pensée, la réfréna. Il ne fallait pas qu’elle se laisser aller, ce n’était pas le moment d’avoir une crise. Elle jeta un coup d’oeil de côté à la blonde, qui la regardait d’un air interrogateur, attendant toujours sa réponse. Heureusement que l’eurasienne était passée maître dans l’art de dissimuler ses émotions, sinon elle aurait eu l’air encore plus suspect.

« - Vous savez, je voyage beaucoup, alors je ne sais pas si on peut vraiment dire que j’arrive de quelque part. »

 Son interlocutrice devra se contenter de cette réponse. Après tout, Hana avait dit la vérité – une vérité certes très vague et incomplète. Le silence s’installa, et l’attention des deux jeunes femmes se concentra plutôt sur les efforts qu’elles devaient fournir pour gravir autant de marches les bras chargés de paquets. Bon gré mal gré, elles arrivèrent finalement au septième étage. Anastasia s’arrêta devant une des quatre portes du palier, et sortit tant bien que mal ses clés afin de la déverrouiller.

« - Tiens, s’étonna tout haut Hana, on est voisines de palier. »
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